Vous êtes-vous déjà demandé comment vous vous tenez au travail ? À quel point vos gestes sont adaptés ? Trop souvent, la question ne se pose que lorsque la douleur s’installe. Et pourtant, les troubles musculosquelettiques (TMS), les lombalgies ou les douleurs cervicales ne sont pas une fatalité. Ils sont le reflet d’un environnement de travail inadapté, d’un manque de prévention… ou d’un manque de conscience de notre propre posture. C’est là que l’ergonomie entre en jeu.
L’ergonomie : penser le travail pour ceux qui le font
L’ergonomie est la science qui vise à adapter le travail à l’humain. Elle prend en compte la réalité de l’activité : ce que fait réellement un opérateur, dans des conditions concrètes, avec ses ajustements, ses astuces, ses efforts.
Elle ne se contente pas de décrire une tâche idéale. Elle s’intéresse à l’humain dans sa globalité, avec ses limites physiques, ses ressentis, ses contraintes cognitives et ses stratégies d’adaptation.
Dans cette approche, vous n’êtes pas un simple rouage, mais un acteur capable d’observer, d’ajuster, de prévenir.
Pourquoi en parler aujourd’hui ?
Parce que les risques liés aux gestes et postures sont en constante augmentation. Dans un monde du travail en mutation (augmentation des cadences, polyvalence, vieillissement des salariés…), la prise en compte de l’ergonomie devient une nécessité.
Ne pas adapter le travail à la personne, c’est risquer d'exposer les salariés à des troubles musculosquelettiques, première cause de maladies professionnelles reconnues en France. Environ 50 000 cas sont déclarés chaque année, avec plus de 22 millions de journées de travail perdues. C’est un enjeu de santé publique, mais aussi économique pour les entreprises.
Quand le corps dit stop : les conséquences
Les TMS sont des atteintes douloureuses touchant les muscles, les tendons, les nerfs, souvent causées par des gestes répétitifs, des efforts excessifs, ou des postures contraignantes et prolongées. Ils représentent près de 87 % des maladies professionnelles.
Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes. Les ouvriers représentent 73 % des cas, contre seulement 2 % chez les cadres. Cela pose aussi une question d’inégalités sociales face au risque.
Outre les douleurs, il y a des conséquences sur la motivation, la fatigue, l’absentéisme, voire la désinsertion professionnelle.
Ce que dit la loi
Le 4e principe général de prévention (Code du travail) impose d’adapter le travail à l’homme, notamment en ce qui concerne la conception des postes, le choix des équipements ou les méthodes de travail.
L’article L.4121-1 du Code du travail rappelle aussi que l’employeur doit garantir la sécurité physique et mentale de ses salariés.
La formation gestes et postures est d’ailleurs un des moyens reconnus pour répondre à cette obligation. Elle est recommandée tous les 3 ans, ou après un accident ou un changement de poste.
Quelles solutions ?
Se former : pour comprendre les bons gestes, les limites du corps, et les façons d’aménager son poste.
Réorganiser les espaces de travail : favoriser les aides à la manutention, améliorer la hauteur des plans de travail, limiter les ports de charges lourdes.
Faire appel à des ergonomes pour repenser les postes à partir de l’observation réelle de l’activité.
Impliquer les salariés : ils sont les premiers experts de leur propre travail.
En résumé
Les gestes et postures ne sont pas de simples habitudes : ils sont le reflet de notre rapport au travail, de l’organisation dans laquelle nous évoluons, et des efforts qu’on nous demande.
- S’en occuper, c’est se préserver.
- Observer comment on se tient, c’est déjà commencer à prendre soin de sa santé.
- Et se former, c’est prévenir plutôt que guérir.
FORMEZ-VOUS, VOUS Y GAGNEZ.
